L´indécision fait partie intégrante de mon quotidien. Que ce soit pour les grandes décisions de la vie, ou l´ultime choix à la boulangerie – croissant ou chocolatine ? Mais aujourd´hui enfin, je peux le clamer haut et fort : ¨Indécision, tu as perdu !¨

Car le Galeón, c´est avant tout une histoire d´équipage. Un équipage qui s´aime et qui ne veut plus redescendre. Je suis arrivée sur ce bateau il y a un mois. Et on peut dire que je ne savais pas ce qui m´attendais. Je ne savais pas que j´y rencontrerais Solène, 20 ans qui se fait des couettes à travers les trous d´une capuche en se mettant à danser. Ni Bernat, 23 ans, qui a mis mes lunettes de soleil dans son slip pour que je lui rende son tour de cou qui était dans le mien. Sans parler de Falete, 37 ans, avec son marcel trop grand et ses croc´s bleu toilettes.

Enfin bref, je suis là, et je suis contente d´y être. Nous venons de quitter la terre de nos meilleurs ennemis les anglais, et sommes actuellement en direction de la France, ce beau pays de mon enfance. La mer est calme. Ca change de mon 1er jour de navigation où j´ai établis un petit record personnel de pas moins de sept régurgitations. J´ai aussi mis une tulipe jaune au-dessus de mon lit.

Le capitaine dit qu´il ne fait pas mettre de plantes à l´intérieur à cause des moucherons. Mais je m´en fiche. Je l´aime ma fleur, elle est jolie. Puis je suis sûre qu´il dit ça car il est allergique au pollen.

Tout à l´heure, je vais prendre la garde à 4h du matin. Je vais me proposer pour nettoyer les toilettes : au moins il y fait chaud et ça m´occupe. Avec un peu de chances les garçons auront enfin compris qu´il faut faire pipi assis et pas debout en navigation. Ou peut-être que je pourrais rester sur le pont pour admirer les étoiles ? Je sais pas… J´hésite… Je suis indécise…